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Les premiers pas...

...de danse ? Oui mais pas que !

Me voilà déjà bien en retard dans la rédaction d'articles. Si bien qu'à l'heure où j'écris je ne suis plus vraiment à mes tous premiers pas sur le bitume de Denver (oh mon dieu, cela fait déjà un mois que j'ai quitté la France !). Les avenues ne sont plus totalement vides de sens comme au premier jour, mon sens de l'orientation s'affine (il faut dire que je partais de loin : "Pauline, c'est pas compliqué, quand tu vois les grosses montagnes c'est l'Ouest!") et les choses du quotidien deviennent agréablement familières. Mais j'avais quand-même prévu de vous parler des premiers pas, ceux qui font doucement vaciller, et procurent le plaisir de la découverte, et de l'inconnu qu'il reste à apprivoiser.


Evergreen music Festival - Happy fourth of July!

Deux jours après mon arrivée, soit le 4 juillet, nous nous sommes rendus à Evergreen, une ville située à environ 20 kilomètres à l'Ouest de Denver, dans les montagnes (en direction des grosses montagnes de l'Ouest donc). Le 4 juillet est une date importante aux Etats-Unis (et un de leurs moins-nombreux-que-nous jours fériés), puisqu'il s'agit du jour de l'Indépendance des Etats-Unis qui célèbre la Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776, vis-à-vis du Royaume de Grande-Bretagne. A cette occasion la ville d'Evergreen organisait son annuel festival de musique et l'Alliance française où je fais actuellement mon stage sponsorisait un chorégraphe français qui allait se produire dans le cadre du festival. Mon tuteur m'avait donc proposé de nous rencontrer là-bas, histoire de faire connaissance avant mon premier jour "au bureau". J'avais trouvé l'idée très sympa, et je l'ai trouvé encore plus sympa quand nous avons garé la voiture dans une prairie au milieu des montagnes, d'où l'on pouvait voir flotter les guirlandes aux couleurs des US. Vous savez qu'on n'y va pas de main morte ici avec les drapeaux de manière générale, alors le 4 juillet... En bref la musique était très sympa, l'ambiance très bon enfant et familiale, la bouffe délicieuse et la panorama vraiment pas dégueu. Une invitation à la sieste dans l'herbe, au son des cuivres qui swinguent, des bambins qui courent, tombent et rigolent, pour se remettre du petit jetlag et prendre les premières couleurs de l'été. J'ai été rassurée d'entendre, pendant ma petite ronflette, une reprise de "Dreams" du groupe Fletwood Mac, car je ne l'avais pas encore entendu sur les ondes depuis mon arrivée (chose exceptionnelle ici!). Et puis j'ai été toute émue (et c'est bien mon genre) lorsque le big band de l'après-midi s'est mis à jouer les différentes mélodies des armées et qu'ils ont invité les vétérans ayant servi pour ces armées (de terre, de l'air patati et patata) à se lever lorsqu'ils entendaient leur "hymne". Voir ces papis se lever (parfois difficilement), afficher un sourire timide et modeste, et pour certains, lâcher la larmichette était bien émouvant ! Et puis plus tard dans l'après-midi ce sont, à mon plus grand bonheur, des danseurs de swing qui ont investi la piste.


Let's dance!

Parlons-en du swing ! J'avais, là encore, mené mon enquête avant de venir pour trouver où je pourrais continuer d'agiter mes gambettes sur des rythmes charleston et ainsi exécuter mes premiers pas de danses à Denver. Et il se trouve que c'est très à la mode ici aussi et qu'il y a plein d'endroits pour prendre des leçons et enflammer la piste, le seul hic... les tarifs ! 10$ la leçon niveau débutant, ajoutez 10$ si vous voulez rester à la leçon niveau intermédiaire et encore 10$ pour mettre le tout en pratique jusqu'au bout de la nuit. Non mais ciao! Nous avons quand même trouvé quelques soirées gratuites, dont celles organisées sur le parvis du glacier "Little Man Ice Cream", pour le reste notre salon fera l'affaire. Soit dit en passant, Little Man Ice Cream est de loin notre glacier préféré, la file d'attente est toujours incroyablement longue, mais pour les indécis comme moi cela vous laisse le temps de réfléchir à votre choix de parfum tout en contemplant une jolie vue sur les lumières du Downtown et avec la plupart du temps, un concert live sur le parvis sous de jolies guirlandes lumineuses (ajoutez à cela une bonne compagnie et vous obtiendrez à peu près mon idée du bonheur).


Bastille Day

Et puis après le 4 juillet, vient... roulement de tambour (c'est le cas de le dire !)... le 14 juillet ! Enfin non, le 10 juillet en fait. Le dimanche 10 juillet a été la date choisie par l'Alliance française pour célébrer "Bastille day", la fête nationale mais française cette fois. Mêmes couleurs de drapeaux qu'à Evergreen mais disposés différemment, et cette fois dans un parc à Denver, sous des records de chaleur soit dit en passant. Au programme : musique live du répertoire français, foodtrucks de crêpes, jeux pour enfants, tournois de pétanque et franche camaraderie entre francophones et francophiles. Après la victoire de la France en demi-finale de l'Euro, l'équipe de l'Alliance avait passé la semaine à chercher des écrans pour pouvoir diffuser la finale pendant Bastille Day à 13h. Après 20 minutes de dysfonctionnement et la moitié des venus repartis, nous avons enfin pu voir la France perdre sur écran géant. Je prends mon petit ton sarcastique mais pour être honnête, j'ai beaucoup aimé être dans l'ambiance et surtout voir Nick à fond derrière les bleus!


14 juillet 2016

Et puis le 14 juillet, le vrai cette fois, est arrivée, avec toute la tragédie de l'édition 2016. Et dans ces moments là, c'est dur d'être loin de sa "patrie" (terme que j'emploie pourtant très, très rarement), mais c'est alors réconfortant d'être à l'Alliance française et de pouvoir se recueillir tous ensemble. Et puis quand on se retrouve une fois de plus dans l'incompréhension la plus totale face à la barbarie et que l'on se sent accablée, il y a toujours les couchers de soleil. Au bord du lac ou depuis le toit du musée d'art contemporain.

Quand les premiers pas se transforment en premiers coups de pédales.

Denver est une ville très étendue où, bien-sûr, la voiture est (presque) indispensable. Me rendre à l'Alliance en transport en commun me prendrait 1h30 pour choper la bonne correspondance de bus quand cela nous prend 10 minutes en voiture. Sauf que, si vous m'avez suivi en Oklahoma vous savez que pour moi parcourir la ville derrière une vitre de voiture est aussi inspirant que de le faire dans les couloirs d'un métro... Et nous habitons suffisamment "proche" (relativement à l'étendue de la ville j'entends) pour que je puisse rejoindre le Downtown, l'Alliance française ou d'autres quartiers sympas à vélo. Et il était important pour moi que je puisse me déplacer par mes propres moyens. J'ai donc trouvé un super vélo sur "craiglist", l'équivalent du bon coin pour la modique somme, tenez-vous bien, de 36$ ! Un vélo comme neuf, à 7 vitesses, une affaire ! Beaucoup de personnes se déplacent à vélo à Denver et la ville compte de nombreuses pistes cyclables et pistes aménagées le long de la rivière ou des lacs. Pédaler sous 30 voire 35 degrés n'est pas toujours facile mais l'air sec est appréciable et si l'on prend les bonnes rues (celles qui traversent les neighborhoods aux charmantes maisons) ombragées alors l'expérience est délectable et je me sens finalement parfaitement connectée à la ville. Mais promis, je vous emmènerai pour un tour de vélo dans un prochain article...


"Curieusement, rien ne vous donne davantage le sentiment d'être citoyen de votre propre pays que de vivre quelque part où les autres ne le sont pas."

Bill Bryson American Rigolos

Et pendant ce temps là, de l'autre côté de l'océan, je rate le mariage de Marie... snif snif snif !


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