The visa process
- givemeamile
- 19 sept. 2014
- 7 min de lecture
Le 19.09.2014 | Article n°2 | 2 commentaires | Laisser un commentaire
Les facteurs craignent parfois les chiens féroces de certains particuliers mais
sont-ils préparés aux furies qui attendent de recevoir leur visa ?
Bref, parlons un peu procédure !
- pour les curieux, les courageux de la lecture ou ceux qui seraient amenés à passer par là -
Il y a les envies de grands voyages, les rêves de globtrotteurs, de découverte de nouvelles cultures, les traversées d'océan par amour, et puis il y a les procédures administratives qui viennent vous recadrer fissa. C'est quand on se lance dans les démarches pour partir aux Etats-Unis qu'on se dit que la configuration "Europe" est pas si mal foutue. Mais vous qui pensez venir me faire un coucou rassurez-vous tout de suite, il est possible de se rendre aux Etats-Unis en touriste sans VISA pour une durée maximale de 3 mois (à condition d'être muni d'un passeport récent). Au delà de trois mois, il faut donc faire une demande de VISA dont le délai est variable selon le type de VISA demandé, il faut donc d'abord savoir pourquoi on y va ! Tourisme, travail, stage...
Visa de stage J-1, et organisme sponsor
Dans mon cas j'ai demandé le VISA de stage appelé VISA J-1. Pour obtenir ce saint graal il faut obligatoirement passer par un "organisme sponsor". Cette institution porte assez mal son nom puisqu'elle ne va absolument pas vous sponsoriser et vous donner de l'argent, non non, bien au contraire... elle est en tout cas la seule à pouvoir délivrer le formulaire 'DS-2019", indispensable pour décrocher un visa auprès de l'ambassade des Etats-Unis. Son rôle est aussi de fournir une assurance maladie sur place pour la durée du séjour, ce qui peut expliquer (en partie) le tarif faramineux. Mais avant tout ça, il faut déjà avoir trouvé son lieu de stage et avoir été accepté par ce dernier. N'espérez pas partir avec le visa puis chercher sur place. Impossible.
Il existe des dizaines de sponsors qui ont chacun leurs tarifs et leurs conditions. Pas évident de savoir vers lequel se tourner lors d'une première expérience, on peut comparer les tarifs certes mais comment évaluer leur fiabilité ? On oubliera vite l'idée d'appeler l'ambassade des Etats-Unis pour avoir quelques infos : 14€ l'appel. J'ai donc demandé un peu autour de moi, à des amis qui ont été amenés à suivre ce genre de démarche. Les noms qui sont ressortis de mon enquête étaient Welcome America et Parenthèse, pas les plus interessants au niveau des tarifs mais en tout cas les seuls pour lesquels j'ai eu de bons retours. Il faut ensuite bien éplucher leur site internet pour s'assurer que l'on rentre bien dans leurs conditions, certains n'encadrent que les stages rémunérés, Welcome America ne gère pas les stages effectués dans des entreprises de moins d'un certain nombre de salariés permanents par exemple (raison pour laquelle je me suis tournée vers Parenthèse). J'ai donc choisi Parenthèse, qui propose de partir en stage dans le cadre des études ou en tant que jeunes diplômés dans les 12 mois suivant l'obtention du diplôme. Je suis plutôt satisfaite du choix Parenthèse, ils décrochent au bout de la deuxième sonnerie de téléphone, répondent aux mails dans l'heure, tiennent informer régulièrement et clairement de l'avancement de la procédure et sont capables de répondre à toutes mes interrogations paranoîaques.
Constituer le dossier pour l'organisme sponsor
Une fois le sponsor choisi, il faut donc constituer un dossier comportant trois documents :
- le DS 7002 qui ressemble à une convention établie avec le lieu de stage. C'est d'ailleurs à l'entreprise qui vous accueille en tant que stagiaire de le remplir, de détailler les informations sur la structure, la durer du stage, les personnes référentes, les missions etc... Il est parfois long d'obtenir les informations de la part de la structure qui peut avoir d'autres priorités que de remplir ce formulaire 3 mois avant l'arrivée du stagiaire ! Il ne faut pas hésiter à insister, téléphoner. Pour ma part j'ai bien attendu deux ou trois semaines pour l'obtenir, il est finalement arrivé fin juillet.
- le CIEE program application. C'est au stagiaire de remplir ce document de 15 pages, avec : infos sur son identité, preuve d'habilité en anglais (si le lieu de stage prouve qu'il y a eu un entretien skype en anglais tout roule, sinon il faudra demander un document officiel à un professeur d'anglais), preuve de l'obtention du diplôme (pas évident, quand on passe sa soutenance de fin d'étude début septembre et qu'on monte son dossier en août, et que le secrétariat de l'université est en vacances, keep calm...), les motivations, le curriculum vitae...
- la fiche de confirmation de 4 pages dans laquelle vous calculez vous même vos frais selon la durée du stage. Plus vous partez longtemps plus vous raquez, c'est mathématique ! Comptez environ 800 euros pour un séjour entre 1 et 3 mois, et jusqu'à 1600 euros pour 14 mois (durée maximale). Il faut ajouter 138 euros de frais SEVIS, et éventuellement 200 euros si, comme moi, vous choisissez l'accélération du dossier...
A ces trois dossiers, il faut joindre certaines pièces telles qu'une copie du passeport, un CV en anglais, une preuve de ressources (vous ou votre garant doit prouver que vous aurez l'équivalent de 1000$ par mois), le diplôme de fin d'étude ou une lettre officielle de l'Université disant à quelle date le diplôme sera délivré, et un certificat de scolarité de la dernière année d'étude.
Il faut compter trois bonnes semaines après l'envoi de tous ces documents pour recevoir le DS2019. Pendant tout ce temps, le sponsor Parenthèse vérifie toutes les informations et pour ma part, sa partie américaine CIEE s'est rendu sur mon lieu de stage à Oklahomacity pour vérifier que ce n'était une entreprise fictive. Oui oui !
C'est donc le 4 septembre que mon dossier a été validé et expédié. Avec mon numéro de DS2019 j'ai pu passer à l'étape suivante...
Demande de VISA auprès de l'ambassade américaine.
Cela se fait en ligne, il faut remplir un looooong formulaire en 12 étapes (prévoir son après-midi) avec toujours les mêmes infos : objet du séjour, coordonnées du participant, adresse locale aux Etats-Unis mais aussi les coordonnées de personnes qui ne sont pas de la famille et qui pourront attester de toute la vérité de ces informations.... Quand le formulaire est validé il faut encore régler les frais de VISA, à hauteur de 160 euros (gling !). La dernière étape est de prendre rendez-vous avec l'ambassade pour un entretien. Pour ma part j'ai pu avoir un rendez-vous pour la semaine suivant l'acceptation. C'est là que la pression monte, après autant d'investissement et de frais engagés, surtout lorsque votre sponsor vous dit dans un mail : "Le Consulat américain a le droit de refuser la délivrance d'un visa sans avoir à donner des raisons et sans que Parenthèse ne puisse intercéder en faveur du participant.". Il y a aussi les histoires entendues un peu autour de soi, un visa tourisme refusé pour cause de manques d'attaches familiales en France etc... Alors bon, on reste calme, on vérifie que le dossier est complet, sans erreur de saisie et on rassemble de nouvelles pièces telles que : une copie du livret de famille pour montrer qu'on a bien une famille en France et qu'on ne compte pas rester aux Etats-Unis une fois le stage terminé, des preuves de ressources financières et puis une jolie photo d'identité couleur au format 5 cm par 5 cm datant de moins de 6 mois, remballez vos photos du photomaton qu'il vous restait, le format 5 cm par 5 cm ne se fait que chez un photographe pour une petite dizaine d'euros.
Rendez-vous à l'Ambassade - Paris
J'avais donc rendez-vous jeudi dernier à 8h30 à l'ambassade des Etats-Unis non loin de la place de la Concorde à Paris. J'arrive une bonne demie-heure à l'avance et demande à un gentil homme armé où se trouve l'accès principal. Première étape : donner son nom et son passeport. Deuxième étape : passer les portiques de sécurité, on fouille mon sac, me retire ma clé USB ainsi que mon fluo jaune, mon téléphone portable puis j'enlève ma ceinture pour passer le portique, comme à l'aéroport, lorsque l'homme de la sécurité me dit : "allez-y, vous pouvez passer la frontière". A partir de là je peux finalement entrer dans le bâtiment principal pour la troisième étape : je fais la queue à un guichet où une dame vérifie que mon dossier est complet, me donne un ticket numéroté, et m'invite à patienter dans une grande salle entourée d'une vingtaine de guichets vitrés. Lorsque mon numéro s'affiche je me rends au guichet indiqué où une dame fort peu aimable me demande mon dossier et prend les empreintes de tous mes doigts de main ! On me demande de patienter à nouveau, mon numéro sera de nouveau appelé à un autre guichet pour procéder à l'entretien. Je patiente environ 40 minutes parmi plein d'autres personnes dans le même cas que moi, je regarde les portraits de Barack et John Kerry ainsi qu'une télé qui diffuse en boucle des vidéos avec des cow-boys. Quand mon numéro est appelé, je remarque que la personne qui était avant moi dit "au revoir", je me dis que l'entretien sera donc en français (ça peut être en français ou en anglais), je lance donc un assuré, joviale et frais "bonjour monsieur" auquel on me répond "Good morning", bon. L'entretien est bien plus rapide que ce que j'avais imaginé et mon interlocuteur est fort sympathique, j'ai du mal à entendre ce qu'il me dit dans le micro avec le brouhaha de la salle d'attente (ce qui me permet de lui faire répéter pour être sure de bien comprendre ses questions en anglais...). En gros on me demande pourquoi je pars aux Etats-Unis, quelle est l'activité de la structure dans laquelle je vais effectuer mon stage, à quelle université j'étais inscrite et à quelle date je serai officiellement diplômée. On me demande de montrer ma preuve de ressource financière et basta. Pas de questions pièges, pas de question du type "qu'allez-vous faire en rentrant en France après votre stage ?" et pas de question intime comme on avait pu me poser à la douane américaine l'été dernier. Lorsque le monsieur me dit "votre visa est approuvé" je suis prête à lui sauter au coup et lui claquer deux bises, je me retiens et je me serais de toute façon écrasée le nez contre la vitre. L'homme garde mon passeport dans lequel mon visa sera collé et me dit que je le recevrai par la poste sous 3 à 4 jours. Je sors de l'ambassade légère et incroyablement soulagée, avec l'envie de faire des claquettes dans le métro !
Après, plus d'un mois de procédure et donc d'incertitude, quelques mauvais rêves et un herpes sur l'épaule, j'ai enfin mon VISA entre les mains, arrivé ce matin et pris directement dans les mains de la factrice.
Décollage prévu demain en début d'après-midi. Hallelujah !

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