Petit choc culturel
- givemeamile
- 1 oct. 2014
- 4 min de lecture
Le 04.10.2014 | Article n°5 | 3 commentaires | Laisser un commentaire
Le titre fait trembler, non ? Elle a le mal du pays la ch'tiote gamine ?
Non, pas vraiment...
Mais comment dire, c'est quand même très différent ici... Cela fait plus d'une semaine que je suis ici, je ne suis pas arrivée en terre complètement inconnue, et pourtant je dois admettre que débarquer, ici ou plutôt s'installer ici, requière une certaine capacité d'acclimatation, et il faut commencer par s'acclimater à l'air conditionné !
Oui parlons-en tiens de l'air conditionné. Avant que ce ne soit plus approprié, oui car les températures peuvent changer du tout au tout ici, on est passé d'un étouffant 26°C jeudi à un frais et venteux 10°C vendredi... En tout cas quand je suis arrivée il faisait très chaud dehors mais à vrai dire personne ne s'en rend vraiment compte puisque, à l'exception des personnes qui travaillent en extérieur, les gens passent de la maison climatisée, à la voiture climatisée garée au plus près du magasin, restaurant ou bureau climatisé. Ici on ne se déplace pas à pied ! Ou très peu. (Régine, voilà en partie pourquoi tu ne vois personnes sur mes photos...).
Et donc oui, je subis un certain choc culturel ces temps-ci. Beaucoup de choses me désorientent car me semblent terriblement absurdes, puisque éloignées de mes habitudes ou de ma manière de penser. Je ne comprends pas pourquoi on prend la voiture pour aller dans un lieu qui est à moins de 500 mètres, je ne comprends pas pourquoi on doit enfiler un manteau pour ne pas avoir froid quand on rentre dans un magasin, je ne comprends pas pourquoi on met 14 glaçons dans mon verre d'eau froide, je ne comprends pas pourquoi on emballe mes 5 articles achetés au supermarché dans 6 sacs plastique, je ne comprends pas pourquoi le lotissement est over-sécurisé quand de toute façon personne ne traîne dehors, je ne comprends pas pourquoi les fenêtres et les stores des maisons sont toujours fermés (maman tu détesterais) quand il fait un temps merveilleux dehors (mais l'explication doit être la même que celle qui justifie les vitres teintées des voitures), je ne comprends pas pourquoi les rues du Downtown sont désertes un dimanche après-midi, même sous 30°C, ce n'est pas une excuse ! Je me suis demandée si Ebola n'était pas arrivé jusqu'à nous et n'avait pas contaminé l'air extérieur (je ne devrais pas en rire, Dallas n'est pas très loin d'ici...).
Mais c'est aussi la ville et son organisation qui imposent cela (pour l'usage de la voiture j'entends), ce n'est pas qu'une attitude de la part des personnes qui vivent ici. Mais moi qui était habituée à aller partout où je voulais quand je voulais juste avec mes pieds et l'aide du métro ou du bus ou du train, voilà qui est fort dépaysant. Moi qui était habituée à ouvrir les fenêtres de mon appartement lillois en grand et à laisser entrer les parfums de Wazemmes, le bruit des passants et celui des pintes du Poste qui s'entrechoquent voilà qui est fort dépaysant... Mais surtout je crois que le fait de se couper de l'air extérieur, de la lumière extérieure, de la température extérieure, l'over-usage de la voiture et le fait de ne pas croiser de personnes sur les trottoirs, tout cela m'a donnée une sensation à la fois de solitude extrême (même au bras de Nick) et de claustrophobie.
Mais je mène ma petite révolution, j'ouvre les stores de l'appartement, je coupe la clim dans la voiture et ouvre les vitres (quelle belle invention !), je dis à la personne qui range mes courses au supermarché qu'elle peut mettre mon jus d'orange avec le reste des courses dans un même et unique sac plastique et je tanne Nick pour qu'on se déplace à pied quand c'est possible même si on aura l'air de fous perdus au bord de la route. Et je pense bien que ce n'est pas ainsi dans toutes les villes américaines, mais j'ai choisi d'aller à Oklahoma-city, une ville énorme mais sans métro, et avec très peu de bus.
Je ne pensais pas subir un tel choc culturel, car la voiture je connais, les stores je connais, les supermarchés je connais, les "drive" je connais, le "modèle occidental" je connais, j'ai vu mille fois des stéréotypes américains à la télé, et pourtant le choc est bien là. Et il me rend parfois très lunatique, car à la fois, je suis parfois super excitée par tous ces changements, ces découvertes culturelles, ces nouveaux paysages, mais parfois je rejette complètement la manière de vivre ici. Mais Nick a beaucoup de patience et je pense que ses quatre années passées en Italie lui permettent de comprendre l'ampleur du choc culturel que cela représente pour la petite européenne que je suis.
Mais rassurons-nous, il y a aussi mille réjouissances ici, mais l'intitulé de l'article était "le choc culturel" donc les choses positives arriveront dans les prochains articles. Le début du stage par exemple. Et je pense que, comme toujours il faut du temps, il me faudra créer un quotidien et comme toujours, trouver l'équilibre. En attendant, j'espère que tout le monde se porte bien de l'autre côté de l'Atlantique (et au delà...). Vous ai-je d'ailleurs informé de l'interdiction formelle pour les amis et la famille d'aller mal pendant mon absence ? Merci de garder ça à l'esprit ! :)
Photo : moi, en plein choc culturel

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