Willkommen, Bienvenue, in New York City!

12/24/2014 | Article n° 17 | 2 commentaires | Laisser un commmentaire

Pendant que vous vous empiffrez de chocolats moi je ne chôme pas et vous délivre

un petit billet sur New York City, tout en m'empiffrant de chocolats.

Cinq jours c'est peu pour visiter New York City mais ce fut assez pour passer de bons moments avec Mimi & Pam, tout en découvrant la ville. Enfin, je devrais plutôt dire quatre jours.... Un épais brouillard bien décidé à s'amarrer sur l'aéroport de Dallas a quelque peu ralenti mon voyage, mais après un petit détour par Chicago j'ai finalement retrouvé les filles qui trainaient déjà leur guêtres gelées sur Manahattan depuis deux jours. Plutôt que de raconter ce que nous avons fait jour par jour, je vais plutôt vous glisser toutes ces petites choses qui surgissent dans mon esprit quand on me demande "Alors, c'était comment New York City ?"

...New York City c'était froid, et cet après-midi passée à déambuler dans Greenwich village fut particulièrement neigeuse, pour notre plus grand bonheur, et je dis cela sans ironie, car s'il on est suffisament couvert, la neige rend vraiment heureux! Et la neige rend les cafés cosy encore plus cosy , et les chocolats chauds encore plus chauds.

...New York City c'était surprenamment calme. On m'avait parlé d'une ville qui grouille, étouffante par son traffic et ses gratte-ciels. Je ne lui ai trouvé rien de tout cela, peut-être était-ce la période de l'année. Ou peut-être que le bonnet en laine recouvert par la capuche a légèrement atténué les bruits de la ville. Mais quand même, les avenues sont larges et offrent des bouts d'horizons plus perçants que ce que j'imaginais. Je m'attendais aussi à me faire un peu bousculer dans le métro, même pas. Et mes co-aventurières qui arrivaient tout droit de Paris ont eu ce même ressenti.

...New York City c'était aussi très chantant. Les groupes de musique sur les quais du métro groovaient sévère et l'un d'eux nous a fait un vrai cadeau en interprétant "A change is gonna come" de Sam Cooke. C'était amusant de voir comment certains badauds tentaient de freiner leur envie de s'abandonner dans une danse folle, et comment d'autres ne se retenaient pas. La musique partout dans New York City n'est pas un mythe, même par temps hivernal. Mais je fus rassurée de constater que les new yorkais aussi se tapent de la flûte de pan au détour de certains couloirs de métro.

...Oh et puis sur Manhattan, dans le West Village, il y a ce petit bar atypique appelé Marie’s Crisis. On remerciera le routard pour cette adresse vraiment pas tourtistique. D'ailleurs, je me demande toujours comment le plus populaire des guides touristiques arrive à mener ses lecteurs dans des endroits... non touristiques, il y a quelque-chose qui bloque dans ma tête. Bref, dans ce bar un peu sombre et situé dans le soubassement d'un petit immeuble, il y a bien peu de tables pour s'assoir mais il y a un piano au milieu de la salle, et des habitués assis tout autour qui chantent et nous enchantent à grands coups de musicals américains, West Side Story, Rent, sans oublier Oklahoma! Mais aussi la BO de Chicago, ou les Misérables... j'ai bien pensé à toi Matthieu. Et ce n'est pas être excessif que d'employer le terme d'habitués car tous ces chanteurs amateurs connaissent toutes les paroles par coeur, et même les différentes voix ou certains solos... Et finalement c'est presque frustrant de ne pas pouvoir pousser la chansonnette avec eux, dans cette atmosphère bon enfant et chaleureuse à souhait. Heureusement il y avait la bière.

...Le routard nous recommandait aussi de nous rendre dans un speak-easy, ces anciens bars clandestins répandus pendant la Prohibition et dans lesquels on pouvaient se procurer de l'alcool. C'est donc ce que nous avons fait, nous rendre dans un speak-easy et nous procurer de l'alcool. Le bar était très sombre, les chamallows un peu cramés sur le feu mais les coktails pas mauvais. Et s'il n'est certes pas banal de devoir passer par un magasin de cupcakes pour pouvoir accéder au bar, pour le reste ça ressemblait tout simplement à un bar, un bar sombre, qui fait griller des chamallows et sert des coktails. Ce qui n'a jamais fait de mal à personne, pas à nous en tout cas ce soir là.

...Et en arpentant Manhattan nous avons fait un arrêt sur Times Square, bien sûr. La où il fait plein jour en pleine nuit. Oh un réverbère aurait suffit, mais merci quand même! C'est un peu le passage obligé, mais celui qui brûle les yeux. Cependant, nous y avons fait de belles découvertes: comme par exemple qu'il est possible d'installer une grande roue à l'intérieur d'un magasin Toys'r us, ou encore qu'il est possible de consacrer un magasin sur deux étages aux...M&Ms!

...Nous avons aussi consacré notre dernière matinée, qui fut particulièrement ensoleillée, à nous perdre dans Central Park. Central Park c'est exactement le genre de parc qui me donne envie de me remettre sérieusement au jogging. Mais comme je n'habite pas sur Manhattan je vais me remettre au jogging certes mais pas aussi sèrieusement que si j'habitais sur Manhattan. Vous me suivez? C'est aussi un parc immense, policé mais pas trop, valonné, calme, verdoyant, ressourçant et tellement étendu qu'il vous fait oublier que vous êtes en plein milieu de la ville. Il y a un amphithéatre et des projections de films pendant l'été. Et puis aussi, il y a ces petits canards qui se prélassent, ces écureuils qui s'affairent à ranger leur noix, comme ferait tout bon et respectueux écureuil. Et tous ces chiens, par milliers, ou presque. New York est définitivement une ville à chiens, mais de beaux chiens s'il vous plait, du grand standing de chiens, élégants et soignés. J'étais d'ailleurs étonnée du nombre de chiens croisés sur les trottoirs, car j'imagine que la majorité des new yorkais vit en appartement. Mais il y a aussi ces gens qui sont payés pour sortir les chiens dans la journée. Il semblerait qu'aux States toute activité peut être source de revenus. Et ceci expliquerait donc peut-être cela.

...Comme nous n'avons pas eu seulement une journée de soleil, nous n'avons pas lésiné sur les promenades urbaines. Et au sud-ouest de Manhattan, il y a cette ancienne voie ferrée aérienne réhabilitée, qui se prête parfaitement à une jolie balade : c'est la High Line. Pour la petite histoire, il s'agissait d'une voie ferrée aérienne qui aurait dû être détruite mais des groupes d'habitants se sont mobiliés pour une réhabilitation verte de cette ligne qui est donc devenue, d'après les mots on ne peut plus poétiques de Wikipédia "un parc linéaire urbain suspendu". En plus d'offrir de jolis espaces verts qui ainsi permettent "une régénérescence de la nature à New York", rien que cela, la High Line offre de jolies vues au dessus des avenues, certains endroits sont même aménagés en petits amphithéâtres donnant sur le spectacle d'un carrefour bien chargé. Vous pouvez ainsi passer plusieurs heures à regarder passer les voitures, les taxis jaunes et les trucks Coca-Cola. Mais vous pouvez aussi choisir de marcher, et slalomer entre les immeubles aux différentes architectures et regarder de haut les passants, en bas sur les trottoirs.

...New York c'est aussi de l'Art et de graaaands musées, pas seulement grands par leur renommée internationale mais aussi par leur superficie. Lorsque l'on prévoit une matinée ou une après-midi au Met ou au MOMA, il faut avoir en tête ce que l'on a envie de voir et aller droit au but, a moins de vouloir y passer la semaine. Ce n'était pas notre cas. Mais cela ne veut pas dire que vous ne vous laisserez pas surprendre, bien au contraire, parce-que l'expérience d'une oeuvre "en vraie" n'a rien à voir avec celle d'une reproduction dans un bouquin ou d'une image projetée dans un amphi d'université... C'est ainsi que j'ai découvert Une jeune fille assoupie de Vermeer, la Crucifixion de Dali et fait la rencontre de Rothko et Newman ! Ca en valait bien les 20 dollars! Enfin que dis-je? Au Met on paie ce que l'on veut, il y a des tarifs suggérés mais si tu n'as pas un sou, ou seulement un sou, tu peux rentrer quand même! Ce n'est pas le cas du Muséee Guggenheim où tu paies 20dollars à l'entrée, n'économise que deux dollars en étant étudiante internationale et où l'on t'interdit de prendre des photos, même uniquement de l'architecture, et où on t'harcèle de "don't touch the art" alors même que tu ne faisais que t'en approcher pour en avoir une meilleure impression. L'ironie de l'histoire c'est qu'il semblerait que les gardiens du musée soient devenus complètement dingues avec toutes ces interdictions. Car au Guggenhiem il est aussi formellement interdit de toucher du bout des doigts le panneau indicant "Troisième étage" en lettre capitale ainsi qu'en... braille pour les personnes mal-voyantes... ! Là encore il y a quelque-chose qui bloque dans ma tête!

...Et puis, il y a l'expérience du musical. De la comédie musicale "sur Broadway". Nous sommes allées voir "Cabaret". La claque. Le lieu est déjà un autre monde, d'un autre temps. La moquette, les tapisseries et peintures accrochées au mur, les petites lampes aux abajours duveteux, les serveuses presque en guêpières.... Le prix du billet est aussi déjà un autre monde. Anyway, le show est impressionnant, et Alan Cuming incroyablement bon, il joue son rôle comme si ce n'était pour lui qu'amusement et qu'il n'y avait rien de plus facile. Son personnage est touchant et plein d'humour. Et quelle voix ! Mais il n'y a pas qu'Alan, il y a le décor, l'orchestre, et une intéraction avec le public comme j'en ai rarement vu! Une énergie folle aussi, et très bien maitrisée. Et quelles prouesses techniques aussi, tellement bien assurées qu'elles n'en paraissent même plus techniques du tout ! Il est difficile de redescendre sur terre après tout cela, et Willkommen, Bienvenue, Welcome est resté longtemps dans nos têtes. Pourquoi on n'arrive pas à créer des comédies musicales de qualité comme celles-là nous? On devrait peut-être arrêter de laisser Pascal Obispo et Kamel Ouali prendre les choses en main, et encore, ils n'étaient peut-être même pas les pires...

...Et puis au sud de Manattan il y a le quartier des affaires, et au coeur du quartier des affaires il y a aujourd'hui le Mémorial du Wall Trade Center. Treize années après la tragédie, le lieu est encore un peu en chantier même si une tour flambant neuve se dresse à peu près là où se dressaient les deux tours. Un musée aussi a été construit et est désormais ouvert au public. Et puis il y a deux bassins d'eau situés exactement à l'emplacement des anciennes tours jumelles. Nous y sommes allées de nuit, et ce fut vraiment puissant. Chaque bassin est bordé par des plaques sur lesquelles sont gravés les noms des victimes, à l'intérieur du bassin, de l'eau déferle incessament le long des parois, puis est en quelque sorte aspirée vers le centre de ce bassin, dans un second trou carré. Il est impossible de cerner les parois de ce second trou, et encore plus impossible d'y voir le fond, l'eau tombe ainsi sans arrêt dans un trou noir infini. Pour ne jamais oublier cette tragédie et toutes les vies qui ont été emportées. La métaphore faite de lumière, d'eau et d'infini est poignante.

...Mais pour ne pas finir sur une note trop triste je vous dirais que New York à la mi-décembre c'est aussi de jolies lumières de Noël dans les rues, mais sans excès. Et une bonne odeur de sapin aux coins des rues. Cela m'a rendu toute folle de voir des marchands de sapin installés sur les trottoirs. Ma rabajoie de soeur m'a vite fait remballer mon hystérie: "bah t'as jamais vu ça? y'en a à Paris aussi!", oui bon moi j'ai jamais vécu à Paris déjà, et non je n'ai jamais vu ça à part dans les films! Et moi depuis que j'ai mis les pieds aux States, quand je vois quelque-chose "comme dans les films", ce qui arrive souvent, et bien ça me rend toute folle! Et là ça ressemblait vraiment à une comédie romantique tournée à New York. Et comme ce fut une première expérience, je pense que la prochaine fois je sentirai une odeur de sapin dans une rue je repenserai à notre bon temps passé à New York, cet hiver de l'année 2014.

Et Joyeux Noël !

A change is gonna come - Sam Cooke. Retour sur le quai du métro...

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